NOUS SUIVRE
Nous contacter

Décryptage / Débat

Perturbateurs endocriniens dans l’eau : comment la sécurité est-elle assurée ?

ENONCÉ DES FAITS

Un rapport établi à la demande de la Commission des pétitions (PETI) du Parlement Européen a été publié en mars 2019.
Ce rapport intitulé Endocrine Disruptors: from Scientific Evidence to Human Health Protection a été rédigé par Barbara DEMENEIX (CNRS) et Rémy SLAMA (INSERM).
Il propose une synthèse de l’état des connaissances scientifiques sur l’impact de l’exposition aux perturbateurs endocriniens sur la santé humaine, et un aperçu de l’encadrement des perturbateurs endocriniens par les diverses réglementations européennes (cf. tableau ci-dessous).
Les auteurs du rapport font ainsi différents constats qui les amènent à demander une révision rapide des réglementations sur les produits chimiques pour en modifier l’encadrement des perturbateurs endocriniens.

Eclairage parlons-en

De nombreux travaux sont aujourd’hui en cours pour améliorer nos connaissances quant à la présence de perturbateurs endocriniens dans l’eau, et leur effet sur la santé humaine. Une étude du centre de recherche de la Commission européenne en ce sens confirme que les normes sont protectrices dans le domaine des perturbateurs endocriniens qui miment les hormones œstrogènes et androgènes, même dans des cas spécifiques de mélanges de substances dont les concentrations sont proches du taux maximal autorisé. En revanche, cette étude a également montré que dans le cas de ces mêmes mélanges, le facteur de sécurité entre concentrations maximales autorisées et effets observés était moins important que prévu. Les auteurs en ont conclu le besoin d’une meilleure prise en considération des effets des mélanges dans la gestion de la qualité de l’eau.

Dans ce contexte, la France s’est dotée du « plan micropolluants 2016-2021 » dont l’ambition est d’améliorer la lutte contre les pollutions de l’eau. Les perturbateurs endocriniens y sont bien entendus pris en compte. Le « plan micropolluants » vise à réduire les émissions de polluants déjà identifiés, améliorer la recherche sur l’identification des autres polluants et les dangers associés, et sur la base ces travaux, dresser les listes de micropolluants sur lesquels agir.

Les émissions de pollutions susceptibles de contenir des perturbateurs endocriniens ont été drastiquement diminuées ces dernières décennies, en particulier par les émissions des installations industrielles. Par exemple, les rejets de métaux ont été diminués d’un facteur 3 depuis 2000, tout comme la DCO (demande chimique en oxygène, un indicateur reconnu de contamination chimique).

Avec la mise en œuvre de mesures pour la protection des captages destinés à l’alimentation en eau potable, le développement de techniques innovantes de traitement des eaux usées et de potabilisation de l’eau destinées à éliminer les contaminants chimiques la qualité de la ressource en eau destinée à la consommation humaine devrait continuer à s’améliorer.

Bibliographie

                                                                       
Mentions légales
© France Chimie - 2024



Mentions légales
© France Chimie - 2024